La stylistique et la rhétorique :
La stylistique reprend un certain nombre de problèmes qui constituaient l’objet de la rhétorique ancienne
- historiquement, la stylistique est liée à la rhétorique (Aristote), mot « rhétorique » [art de bien dire] désigne l’activité de l’homme qui parle en public («rhéteur», «orateur»).
a/ elle est d’abord une praxis : l’art de persuader > l’orateur entraîne ses auditeurs à faire/penser ce qu’ils n’ont aucune raison de faire/penser (La Rhétorique d’Aristote)
b/ La Poétique d’Aristote : l’étude des figures (ornement du discours)
c/ France, enseignement institutionnel du XIXe S. : la rhétorique normative, les «arts de bien juger des ouvrages de l’esprit» (dogmatisme)
L’ancienne rhétorique comprend cinq parties:
1.inventio : art de l’invention (sujets, arguments, techniques de persuasion) > contenu
2. dispositio : art de la composition, disposition des grandes parties du discours > structure syntagmatique du discours
3. elocutio : art du style, choix et disposition des mots > effets de rythme, figures
4. pronuntiatio : énonciation du discours / 5. memoria : mémorisation
Les différents enjeux de la rhétorique: selon Aristote, elle est une technique d’argumentation * selon Quintilien, elle a une valeur du décorum (pureté, convenance du style > persuasion)
* XVIIe et XVIIIe s. français : rhétorique normative et prescriptive (Du Marsais), orientée vers la technique des figures > XIXe s: rhétorique didactique et scolaire (Fontanier)
=> modifications : * perte de la visée pragmatique > déplacement d’accent vers la littérature
* rétrécissement de son champ : elle se voit réduite à la seule elocutio, voire à un seul aspect de l’elocutio > aux figures
=> au XIXe s : déclin de la rhétorique