Unités et étapes de l’analyse morphologique

Unités et étapes de l’analyse morphologique


Unités et étapes de l’analyse morphologique


1 Le morphème

Le morphème est la plus petite unité formelle dotée d’une signification ; il est
constitué d’un ou de plusieurs phonèmes indécomposables. Un morphème est une forme
phonologique récurrente, a une signification stable et une distribution particulière dans le mot.
En règle générale le morphème comprend plusieurs phonèmes.

2 Les différents types de morphèmes

• La première distinction à opérer en morphologie :

C’est celle en bases et affixes. La base (ou radical) du mot lui donne son identité
sémantique. A cette base on peut ajouter des affixes qui ont pour fonction d’ajouter une
signification ou de modifier le sens de la base.

• Dans un 2ème temps on peut distinguer :

les Morphèmes lexicaux les Morphèmes grammaticaux
= bases ou radicaux
= affixes ou mots grammaticaux
Ils appartiennent à la classe ouverte
Ils appartiennent à la classe fermée
Ils permettent d’établir des relations avec d’autre éléments de la phrase.

• La 3ème distinction concerne l’état des morphèmes :

les Morphèmes liés les Morphèmes libres
= jamais sous forme isolée
= se rencontrent aussi sous forme isolée
Ils sont toujours en combinaison avec d’autres morphèmes

3 Identification et délimitation des morphèmes

Identification

Pour segmenter et identifier les morphèmes on utilise les procédures de commutation
et l’étude de la distribution. Si la substitution du segment par un autre segment crée un changement
de sens, alors il s’agit probablement d’un morphème.

Il est nécessaire que les morphèmes identifiés à l’aide de la commutation présentent
un sens stable. Si on identifie une forme qui a des sens différents on posera des morphèmes
différents qui, « accidentellement » son homophones.

Délimitation

Une fois les séquences phoniques récurrentes isolées et leur sens identifiés, on
s’attache à l’étude de leur distribution : il s’agit d’établir les contextes linguistiques dans lesquels
les morphèmes peuvent apparaître.
Pour ce faire on analyse les morphèmes dans le plus grand nombre de contextes possibles.
Chaque morphème doit avoir :

- une forme phonologique récurrente
- une signification stable
- une distribution particulière dans le mot

Dans certains cas la segmentation peut poser problème : ex. : les radicaux verbaux
combinés avec affixes flexionnels (allons/irons). La décision comportera toujours une part
d’arbitraire.

4 L’allomorphie

Un allomorphe est une variante d’un morphème que l’on trouve dans certains
contextes définis (Gleason, 1967).

Si l’on peut établir, lors de l’étude de la distribution, que des formes phonologiques
différentes ont la même signification et sont en distribution complémentaire, alors on a à faire à des
allomorphes. Les conditions selon lesquelles apparaît tel ou tel allomorphe peuvent être
phonologiques ou morphologiques.

Conditionnement morphologique

C’est le conditionnement de la forme de l’allomorphe par le contexte phonique

Conditionnement morphologique

On rencontre parfois des allomorphes qui ne laissent déceler aucune régularité
phonologique et donc les allomorphes se répartissent selon les morphèmes avec lesquelles ils se
combinent. On trouve généralement les raisons de ces variations dans l’évolution historique de la
langue.

- Elément dont la forme et le sens est stable = un seul morphème
- Plusieurs formes identiques avec des sens différents = autant de morphèmes que de signification
- Plusieurs formes différentes avec des sens identiques = allomorphes

5 La combinatoire, la régularité et les fonctions

La morphologie peut être envisagée comme étant l’étude des morphèmes et de leur
combinatoire. Les types de morphèmes utilisés et leur combinatoire permettent de distinguer dans
quel domaine de la morphologie on se trouve.

La morphologie flexionnelle apparaît au niveau du mot comme le résultat de
processus s’appliquant au niveau de la phrase.

La morphologie dérivationnelle est le résultat de la concaténation de morphèmes au
niveau de la structure interne du mot uniquement.
On pourrait attribuer la flexion à la syntaxe et la dérivation à la lexicologie.

La combinatoire

Selon le type d’affixe que l’on combine avec une base, la catégorie syntaxique du mot
construit varie ou non.

Les affixes flexionnels : ils ne provoquent pas de changement de catégorie, ils
provoquent toujours le même effet de sens et ont pour fonction de donner des informations sur le
rapport qu’entretien la base du mot avec les autres mots de la phrase.

Les affixes dérivationnels : ils provoquent presque toujours un changement de
catégorie ; la construction de mots dérivés n’est pas régulière (pas toujours possible ou pas toujours
le même effet de sens). Il a pour fonction une variation sémantique.

La régularité

Un affixe flexionnel entre dans un paradigme, càd une série close et se combine avec
toutes les bases d’une même catégorie grammaticale en produisant le même effet de sens. En
revanche, la construction des mots dérivés n’est pas aussi systématique et régulière.

Les fonctions

Les 2 types d’affixes ne remplissent pas les mêmes fonctions.
L’affixe flexionnel donne des informations sur le rapport qu’entretient la base avec le mot.
L’affixe dérivationnel a une fonction est seulement sémantique, dans ce sens où les mots dérivés
sont complètement indépendant des autres éléments d’un énoncé sur le plan syntaxique.

Résumé des étapes de l’analyse morphologique :

- Segmentation d’un corpus en morphèmes grâce à la commutation.
Vérification des significations des morphèmes dégagés.
- Etude de la distribution et règles de réalisation des morphèmes
lorsque l’on se trouve en présence d’allomorphes.
- Etude des différents types de morphèmes (avec valeur et fonction).
- Etude de la combinatoire des morphèmes.
mots-clés