Les consonnes

Les consonnes


Les consonnes




Les allophones (variantes d'un autre son) sont indiqués entre parenthèses.
Le français a 6 consonnes occlusives (où l’air est complètement obstrué pendant un court instant) : p, t et k sont non-voisés (on dit aussi « sourds ») tandis que b, d et g sont voisés
(on dit aussi « sonores »).

==Dans de nombreuses langues, cette distinction entre p, t, k/c d’une part et b, d, g/ɉ d’autre part n’existe pas. Elle peut donc être difficile à acquérir.

==De nombreuses langues ne supportent pas b, d, g en fin de mot : pour ces locuteurs, l’apprentissage de mots comme jambe, mode ou collègue pourrait être un problème.

 Devant des voyelles comme i ou u, les sons /k/ et /g/ sont parfois prononcés un peu plus en avant (on dit alors qu’ils sont palatalisés, car prononcés avec le palais plutôt qu’avec le voile du palais) : ainsi, on prononce k dans cou [ku] ou cas [ka] mais c dans qui [ci], et g dans goût [gu] ou gars [ga] mais ɉ dans gui [ɉi].

 Le français a 4 consonnes nasales (où l’air résonne dans le nez) : m comme dans mou [mu], n comme dans nous [nu], ɲ comme dans agneau [aɲo] et ŋ comme dans parking [paʁkiŋ].

==Toutes les langues ne possèdent pas toutes ces consonnes nasales. Elles peuvent donc être difficiles à acquérir. De plus, la consonne ɲ (agneau) est prononcée par beaucoup de francophones [nj] : [anjo].

==De plus, on effleure ici un problème qui va s’accentuer avec les autres consonnes et surtout avec les voyelles : celui de la graphie. Ainsi, parce ɲ s’écrit généralement <+ <n>, il est probable que son apprentissage à l’écrit soit plus compliqué que pour les autres sons.

 Le français a 6 consonnes fricatives (où la bouche est presque fermée et laisse l’air s’échapper plus lentement) : f comme dans fou, s comme dans sou, et ʃ comme dans chou sont non-voisés, tandis que v comme dans vous, z comme dans chose et ʒ comme dans joue sont voisés.

 Ici encore, problème de la graphie : un son comme /ʃ/ s’écrit souvent avec le digramme <ch>, mais dans certains mots aussi avec <sch> (schéma) ou même <sh> (shérif) ; de même, le son /z/ peut s’écrire <z> (zèbre) mais aussi <s> (chose, cousin…).

 Le français possède une septième fricative un peu particulière, le « r ». Ce dernier est prononcé, en français standard :
- χ : non-voisé lorsqu’une autre consonne non-voisée le jouxte (comme dans arc ou croc)
- ʁ : voisé partout ailleurs, c’est-à-dire quand il est au début du mot (rat), à la fin du mot (bar), entouré de voyelles (marais) ou jouxté par une consonne voisée (orbe ou gros).

==La prononciation du /ʁ/ en français est très complexe : ce dernier se prononce de façons très différentes dans de nombreuses régions, même en France (roulé dans le Gard, non-voisé dans le Nord, grasseyé chez certains Parisiens, etc.) : il n’y a donc pas de prononciation complètement standard pour cette consonne pourtant très répandue en français !

==Il est d’autant plus difficile à apprendre pour les étrangers que, souvent, le « r » de leur langue se prononce complètement différemment.

 Le français possède aussi une consonne liquide l qui ne pose pas de problème particulier à prononcer.

 En revanche, certaines langues confondent L et R : par exemple, les Japonais ou les Coréens auront des difficultés à distinguer le mot tabouret [tabuʁe] du mot taboulé [tabule].

 Enfin, le français a trois approximantes, aussi appelées glides ou semi-consonnes / semi-voyelles, où l’air passe presque complètement (comme dans les voyelles) :
- w comme dans oui [wi] ou boire [bwaʁ],
- j comme dans bailler [baje] ou bière [bjɛʁ]
- et ɥ comme dans pluie [plɥi], huit [ɥit] ou suer [sɥe].

==Ces dernières consonnes sont assez compliquées à produire, surtout lorsqu’elles sont prononcées avec d’autres consonnes avant elles (comme dans broyer [bʁwaje] ou bruiner [bʁɥine]).

==L’approximante ɥ est la plus difficile à prononcer : il existe même des variétés de français, comme en Belgique par exemple, où elle n’existe plus et a été remplacée par [w] partout (on prononce alors puit [pwi] et huit [wit]). Elle est donc aussi la plus difficile à acquérir pour les étrangers et il y a fort à parier que la plupart ne l’entendront même pas
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