La production dramatique au XXème siècle

La production dramatique au XXème siècle


La production dramatique au XXème siècle est riche et variée : parallèlement au spectacle de pur divertissement, s’est affirmé un théâtre d’idées qui propose une réflexion sur la condition humaine.


1900-1945 : du comique au tragique


La comédie. Dans les années 1900 prédomine le genre du vaudeville, dont Eugène Labiche, à la fin du XIXème siècle, a été l’initiateur : le vaudeville est alors une comédie comportant des couplets chantés. Mais peu à peu, avec Georges Feydeau et Sacha Guitry (1885-1957), les couplets chantés disparaissent : le vaudeville est désormais une comédie dont le thème principal est l’adultère et qui est fondé sur des quiproquos et des rebondissements.

 Jules Romains écrit en 1923 une comédie satirique dans la tradition de Molière, Knock (mise en scène et interprétée par Louis Jouvet), où il dénonce le charlatanisme de certains médecins et la crédulité des patients.

La reprise des mythes antiques. Entre les années 1920 et le début des années 1950, pour exprimer leurs inquiétudes, certains auteurs puisent leur inspiration dans les mythes gréco-romains qu’ils transposent dans le monde de leur époque : Cocteau dans La Machine infernale (1933) et Anouilh dans Antigone (1944) s’inspirent du mythe d’OEdipe ; Giraudoux dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu (1935) s’inspire de la guerre de Troie. La reprise du mythe antique permet d’exprimer les interrogations profondes de l’homme dans le contexte moderne (guerres, exclusions, barbaries, perte des valeurs…) et conduit à une réflexion sur le tragique de la condition humaine.


A partir de 1945 : tradition et Nouveau théâtre


La tradition classique. Henri de Montherlant (1895-1972) renoue avec l’esthétique du théâtre classique, tant au niveau de l’intrigue que des personnages : héros en
quête d’absolu déchirés par les contradictions, tel Ferrante dans La Reine morte (1942).

Le théâtre engagé. En Allemagne, Bertolt Brecht (1898-1956) choisit la voie d’un théâtre engagé (Mère Courage et ses enfants, 1941 ; La Résistible Ascension d’Arturo Ui, 1941). En France, les écrivains philosophes traduisent au théâtre leurs interrogations et leurs idées. Jean-Paul Sartre pose dans son oeuvre théâtrale les questions de la responsabilité individuelle (Huis clos, 1944), de l’engagement et de l’action politiques (Les Mains sales, 1948) ; Camus aborde dans Les Justes (1949) la question de la légitimité de la violence dans l’action politique.

Le théâtre de l’absurde. En 1896, Ubu roi d’Alfred Jarry (1873-1907) ouvre les voies d’un « nouveau théâtre » ou « théâtre de l’absurde » qui vise à la provocation. Au milieu du XXème siècle, les héritiers de ce théâtre mêlent pour la plupart dérision, humour et tragique : Eugène Ionesco (La Cantatrice chauve, 1950, Rhinocéros, 1959), Samuel Beckett (En attendant Godot, 1953), Jean Genet (Les Bonnes, 1947), Arthur Adamov (Parodie, 1947). Il s’agit d’un genre traitant fréquemment de l’absurdité de l’Homme et de la vie en général, celle-ci menant à la mort.
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