Réalismes et Naturalisme (1830-1900)

Réalismes et Naturalisme  (1830-1900)


Réalismes et Naturalisme 

(1830-1900)


Par le roman, le XIXe siècle tente une description encyclopédique du réel. Lier écriture et réalité montre l'importance nouvelle accordée aux forces matérielles :leur analyse paraît essentielle pour atteindre la vérité psychologique et comprendre l'être social. Désormais les fictions ont des cadres spatiaux et temporels proches de ceux du lecteur (ou historiquement exacts) et se déroulent dans tous les milieux sociaux. Ces auteurs estiment qu'aucune exclusion esthétique ou morale ne doit empêcher de traiter un sujet vrai. L'école naturaliste, après 1870, ne fera qu'ajouter des visées scientifiques à ces principes, et affirmer sa croyance en une littérature capable d'apporter une connaissance positive du réel.

1830 Stendhal___Le Rouge et le Noir

1834 H. de Balzac___Le Père Goriot

1842 H. de Balzac___La Comédie humaine

1857 G. Flaubert___Madame Bovary

1865 E. & J. de Goncourt___Germinie Lacerteux

1869 G. Flaubert___L'Éducation sentimentale

1871-93 E. Zola___Les Rougon-Macquart

1873 A. Daudet___Contes du Lundi

1880-90 G. de Maupassant___Contes, nouvelles et romans (Une Vie)

1881 J. Vallès___L'Enfant

1894 J. Renard___Poil de Carotte

1900 O. Mirbeau___Le Journal d'une femme de chambre


Positivisme : courant de pensée dominé par la personnalité d'Auguste Comte selon lequel la seule connaissance possible est fondée sur l'expérience et l'étude des faits. Le positivisme a exercé une importante influence dans la seconde moitié du XIXe siècle, à la fois dans le roman (réalisme et naturalisme) et la poésie (Parnasse).


Réalisme : à partir du Second Empire (1852), certains écrivains (notamment Flaubert et Maupassant), par réaction contre le Romantisme, fondent leur esthétique sur une observation et une représentation minutieuse de la réalité. Le Réalisme se caractérise par la recherche des histoires vraies, par une approche juste et précise des personnages et du milieu social, enfin par une écriture impersonnelle et objective.


Naturalisme : mouvement littéraire de la fin du XIXe siècle dominé par la personnalité d'Émile Zola qui se propose d'appliquer à la littérature une méthode d'expérimentation scientifique. Le romancier naturaliste est convaincu que les comportements humains, les traits de caractère, les sentiments sont conditionnés par l'hérédité, le milieu social et l'état physiologique du corps. Il prétend laisser agir ses personnages, selon des lois mécaniques : ainsi, telle passion, agissant dans tel milieu et dans telles circonstances, produira tel effet. POTELET


Les auteurs bourgeois vivent maintenant de leur plume. Le mouvement réaliste supplante progressivement le romantisme dans la fabrication d'auteurs vedettes ou de points de référence pour la conscience politique (Affaire Dreyfus).

Le livre est de plus en plus une marchandise, le roman est celle qui se diffuse le plus, faisant le succès de grandes maisons d'édition (Hachette, Larousse).

Comme les romantiques, certains réalistes évoluent vers le progressisme. Faut-il parler de la misère et de ses causes ? Évoquer tous les aspects des mœurs, même ce qui choque les convenances ? Quel jugement exprimer ? Le choix des sujets sert à soutenir une thèse et souvent à accuser les structures sociales au nom des opprimés ou de l'individu. Les auteurs sont fascinés par les forces de progrès (capitalisme : Balzac, Zola) et par la décomposition des classes dirigeantes dont ils dénoncent l'égoïsme et l'hypocrisie (Flaubert, Maupassant). Soucieux au départ de représenter objectivement le réel, ils veulent ensuite, sous l'influence des doctrines économiques et politiques, mettre au jour les mécanismes sociaux et les rapports de classe. Les écrivains des années 1830 associent le réalisme du cadre au romantisme des caractères (Stendhal, Balzac). Pour l'écrivain naturaliste, les passions humaines et les moeurs sont déterminées par le milieu social et l'hérédité, et leur description minutieuse est une contribution à l'analyse scientifique.
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