MÉTHODOLOGIE : LE COMMENTAIRE DE TEXTE

MÉTHODOLOGIE : LE COMMENTAIRE DE TEXTE

MÉTHODOLOGIE :
LE COMMENTAIRE DE TEXTE


I. INTRODUCTION


Le commentaire de texte, parfois appelé commentaire composé, est un exercice de littérature pratiqué au lycée, et présent à l'épreuve anticipée du baccalauréat, pour toutes les filières, générales et technologiques.
Au baccalauréat, le commentaire est proposé comme travail d'écriture, au choix avec la dissertation et le sujet d'invention. Il est alors noté sur seize points en séries générales, et sur quatorze points en séries technologiques.
Les élèves choisissent souvent le commentaire composé, réputé moins difficile que la dissertation, et mieux noté que le sujet d'invention. Pourtant, le commentaire composé est un exercice d'analyse rigoureux d'un texte, qui demande de bonnes capacités d'étude de texte, des qualités synthétiques, et qui repose sur une culture littéraire solide.
Comprendre la méthode du commentaire composé est un pas essentiel vers la réussite de cet exercice classique !



II. DÉFINITION DU COMMENTAIRE DE TEXTE




1. LE COMMENTAIRE DE TEXTE, C'EST ...



Le commentaire de texte doit être une analyse précise d'un texte littéraire. L'exercice, dont la consigne se réduit à "Vous commenterez ce texte de .....", demande à l'élève de mettre en valeur les caractéristiques principales du texte.
Vous devez expliquer le texte, c'est-à-dire, littéralement, le déplier : analysez-le en profondeur pour faire resurgir ses moindres caractéristiques. Le commentateur de texte est semblable au critique ou à l'historien d'art : devant un tableau, celui-ci ne se contentera pas de décrire le tableau, mais tentera de l'analyser, de prêter attention au moindre détail, au moindre coup de pinceau. On vous demande exactement la même chose lorsque vous commentez un texte : ne vous contentez pas de le décrire, mais analysez-le, à la lumière d'une problématique
– c'est-à-dire d'une question résumant l'enjeu principal du texte.



2. LE COMMENTAIRE DE TEXTE, CE N'EST PAS...



Le commentaire composé n'est pas un commentaire linéaire du texte : on ne vous demande surtout pas de commenter le texte phrase par phrase ("d'abord, l'auteur évoque ceci, puis il établit une métaphore de..."). Vous devrez, au contraire, déterminer des axes de lecture qui vous permettront d'analyser synthétiquement le texte.

Un autre écueil à éviter est celui de la paraphrase : trop souvent, les élèves se contentent de décrire ce que le texte dit, en évoquant vaguement des figures de style. Mais le correcteur sait déjà ce que le texte raconte ; il vous demande d'aller plus loin et de l'analyser !

Le commentaire est objectif : c'est un exercice scientifique. Vous devez être, devant let exte littéraire, comme un scientifique disséquant une grenouille : on ne vous demande pas d'interpréter ce que vous voyez, mais d'en donner une explication logique, objective. On entend souvent les élèves dire qu'ils ont raté un commentaire car ils n'aimaient pas le texte : mais cela n'a rien à voir ! Le scientifique ne base pas les résultats de sa dissection d'une grenouille sur le fait qu'il aime ou pas les grenouilles ! N'importe quel texte littéraire, qu'il vienne d'un auteur que vous aimez ou pas, peut être commenté : vous êtes un scientifique face à un objet vivant.

Le commentaire doit se baser sur des preuves : ces preuves sont des figures de style, la démonstration d'un mouvement du texte, d'un réseau de termes, de verbes, etc. Mais les preuves ne servent à rien sans argument ! Il ne sert absolument à rien de dire "Il y a une métaphore à la ligne 4", si vous n'expliquez pas ce que cette métaphore peut signifier ! Aussi, le commentaire ne peut pas être une énumération sans fin de figures de style : chaque figure de style mentionnée doit être interprétée, et reliée à un argument principal (qui s'inclut dans l'axe de lecture).



III. CINQ ÉTAPES POUR RÉUSSIR LE COMMENTAIRE COMPOSE


Il existe plusieurs méthodes pour réussir un commentaire composé : c'est en vous exerçant que vous trouverez celle qui vous correspond le mieux !



1. LA LECTURE ANALYTIQUE DU TEXTE



On voit souvent des élèves lire à peine le texte qu'ils doivent commenter, et écrire directement un plan avec une problématique : c'est la première erreur ! Vous ne pourrez tout simplement pas vous passer d'une lecture analytique pour faire un bon commentaire : c'est même le moment le plus important de votre commentaire, puisque c'est celui où toute l'analyse du texte a lieu.



2. COMMENT FAIRE UNE BONNE LECTURE ANALYTIQUE ?



Faites d'abord attention au paratexte, c'est-à-dire aux éléments qui entourent le texte. Qui est l'auteur, et que savez-vous de lui ? D'où vient le texte : de quelle œuvre ? Où se situe le passage dans l'œuvre (c'est peut-être un incipit ? Un excipit ?) Déterminez le mouvement littéraire dont relève ce texte : est-ce un texte romantique ? Un texte symboliste ? Un exemple tiré du nouveau roman ?

Lisez, relisez le texte. Tachez de le comprendre dans ses moindres détails, ses moindres mots. Déterminez son mouvement, sa structure interne.

Crayons, stylos et stabilos de couleur en main, analysez le texte. Mettez en valeur les registres utilisés, prêtez attention au vocabulaire (y a-t-il des champs lexicaux ? Des termes antithétiques ?), aux verbes et aux conjugaisons utilisées, aux figures de style, au rythme..., bref à toutes les caractéristiques littéraires du texte.

Interprétez : à présent que vous avez noté les caractéristiques du texte, vous devez leur donner une interprétation. Pourquoi l'auteur a-t-il écrit le texte ainsi ? Intuitivement, vous allez
commencer à classer ces éléments d'analyse en plusieurs axes de lecture, plusieurs axes d'analyse. Vous allez commencer à ressentir également l'enjeu du texte, que vous formulerez sous la forme d'une question : c'est la problématique.



3. LA DÉTERMINATION D'UNE PROBLÉMATIQUE ET D'UN PLAN



Notez la problématique, dont vous avez eu l'intuition, dans un coin de votre brouillon, puis commencez à déterminer le plan : celui-ci se compose de deux ou trois grandes parties, elles-mêmes découpées en deux ou trois sous-parties. Votre plan doit s'équilibrer le plus possible !
Consacrez une feuille de brouillon entière à chaque partie. En haut, vous mettrez un grand titre : I, II, et III : chaque grande partie correspond à un axe de lecture.
Puis, découpez en sous titres : A, B, C : ces sous-parties représentent différents arguments, destinés à prouver votre axe de lecture.
Enfin, classez les "preuves" que vous avez récoltées en analysant le texte dans les différentes sous-parties.

Relisez le tout, et redéfinissez votre problématique de manière à ce que le plan y réponde au mieux.
Enfin, vérifiez que vos arguments ne se contredisent pas, qu'il n'y a pas de répétition.

Vous obtenez alors une problématique qui résume, sous la forme d'une question, l'enjeu principal du texte. Le plan vise à y répondre de manière organisée. Pensez-vous que vous avez démontré une analyse objective du texte ?



Alors, à ce stade, le plus difficile est fait : il ne vous reste plus qu'à écrire.


4. LA RÉDACTION DE L'INTRODUCTION



L'introduction est un moment clé du commentaire de texte : en la lisant, votre correcteur sait déjà ce que vaut votre commentaire ! Effectivement, c'est là que vous expliquerez quelle est la problématique du texte et comment vous vous proposez d'y répondre.
En outre, l'introduction est le premier contact avec le correcteur : le moment de faire bonne impression.

Puisque l'introduction est si importante, nous vous conseillons de la rédiger d'abord au brouillon, et de ne la recopier au propre que lorsque vous la jugerez aboutie !

La rédaction de l'introduction répond à des exigences bien précises.
Dans une première phrase, évoquez le texte : quel est le titre, qui en est l'auteur, quand, à quel mouvement appartient-il/elle...? Une deuxième et (éventuellement) une troisième phrases font une transition vers la problématique.

Passez ensuite à la ligne, et marquez un alinéa, pour écrire votre problématique. Passez encore à la ligne, et annoncez le plan de votre commentaire.

Astuce : beaucoup d'élèves utilisent des phrases toutes faites correspondant aux différentes étapes de l'introduction : exemple : ""Demain dès l'aube" de Victor Hugo est un poème publié en 1856 dans le recueil les Contemplations". Essayez de varier votre présentation ! Le correcteur de votre copie, qui a déjà lu beaucoup de copies avant la vôtre, sera sensible à un effort de style... Ecrivez par exemple : "Dans le célèbre poème "Demain dès l'aube", publié en 1856 dans les Contemplations, Victor Hugo évoque la douleur de la perte d'une enfant. La dimension autobiographique est effectivement présente, etc"


De même, au moment de l'annonce du plan, évitez le traditionnel "Dans une première partie.... Dans une deuxième partie.... Dans une troisième partie " : allégez au maximum votre
style. Vous pourrez par exemple écrire : "Après avoir d'abord examiné ............., nous nous intéresserons à ............... Enfin, "



5. LA RÉDACTION DU DÉVELOPPEMENT




Le développement se rédige directement au propre, sur votre copie : vous n'aurez tout simplement pas le temps de l'écrire d'abord au brouillon.

C'est le moment de vous munir du plan que vous avez établi, et de le suivre à la lettre : ne marquez surtout pas de "I, A, B, C, etc" : tous vos arguments doivent être écrits !

La première phrase d'une grande partie doit résumer le titre de votre I, puis la première phrase d'une sous partie doit résumer le titre du votre première sous partie. Le reste n'est que la rédaction des "preuves" que vous avez accumulées lors de votre lecture analytique.

Entre les différentes grandes parties, n'hésitez pas à passer des lignes ; et entre les différentes sous-parties, passez à la ligne.

Gardez ceci à l'esprit : lorsque le correcteur ouvre votre copie, il doit pouvoir comprendre où vous en êtes dans votre raisonnement. Est-ce la première sous partie du grand II ? La deuxième ? Tout doit être clair.

Astuce : le commentaire est un écrit argumenté : vous devez prouver un raisonnement. Aussi, n'hésitez pas à utiliser de nombreux connecteurs logiques, et à les varier : "de plus, par ailleurs,
 en outre, en second lieu, ensuite, enfin, etc."


6. LA RÉDACTION DE LA CONCLUSION



Comme l'introduction, la conclusion se rédige au brouillon avant d'être recopiée au propre ; et comme l'introduction, elle répond à des exigences bien précises.
Commencez votre conclusion par un bref résumé de ce que vous avez prouvé dans les différentes parties : vous rafraîchissez alors la mémoire de votre correcteur.
Passez à la ligne : répondez brièvement à la problématique.
Passez de nouveau à la ligne : si vous le pouvez, effectuez une ouverture. Vous allez élargir l'horizon de votre lecteur, en posant une nouvelle question concernant le reste de l'oeuvre de l'auteur, l'oeuvre d'un auteur qui a suivi celle de l'auteur du texte, l'évolution d'un mouvement littéraire ou artistique, etc. Attention ! Cette ouverture nécessite une bonne culture littéraire et artistique. Si votre ouverture n'est pas pertinente, si elle est artificielle, mieux vaut vous abstenir.

Astuce : évitez d'écrire "Pour conclure" ou "en conclusion". Variez votre style, allégez-le ! Un bon commentateur de texte est aussi quelqu'un qui sait écrire !


IV. CONCLUSION



Pour s'améliorer en commentaires de texte, l'essentiel est de s'entraîner régulièrement ! Chaque nouvelle approche analytique d'un texte littéraire vous permettra premièrement de réviser la méthode du commentaire de texte, mais aussi de développer votre culture littéraire et vos capacités d'analyse, deux éléments essentiels à la réussite d'un commentaire composé.

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