Le mouvement romantique (1820-1850)

Le mouvement romantique  (1820-1850)


Le mouvement romantique 

(1820-1850)

Le mot « Romantisme » indique une conception de la vie digne du roman, faisant de l'homme un héros dont la sensibilité règne sur le monde. Trait important des mentalités à cette époque, affectant toutes les formes de l'expression artistique, il affirme la primauté de l'émotion sur l'intellectualité, et la profonde poésie de la vie. Il porte son attention sur l'individu (le Moi), recherche le dépaysement spatial (goût pour l'exotisme), temporel (goût pour l'histoire), social (intérêt pour le peuple, que ces auteurs connaissent mal d'ailleurs et mythifient souvent), religieux (goût pour le mysticisme, pour le sacré qui offrent une alternative à la médiocrité sociale).


Romantisme : mouvement littéraire et artistique qui s'est étendu à toute l'Europe à partir de la fin du XVIIIe siècle. Il atteint son apogée en France dans les années 1810-1835 et se caractérise par l'apparition d'une sensibilité nouvelle, favorisée après 1815 par le déséquilibre que la chute de l'Empire provoqua dans l'âme de la jeunesse. Les consciences désenchantées ont le sentiment de ne pas avoir leur place en ce monde : tantôt, se complaisant dans  la tristesse, le rêve ou la solitude, elles épanchent leur mélancolie ; tantôt, animées par l'énergie de la révolte ou de l'ambition, elles s'engagent dans l'action. Cet état de sensibilité s'accompagne d'un profond renouvellement des
formes littéraires. Le Romantisme se dégage des contraintes imposées par l'esthétique classique : au théâtre, suppression de la règle des unités, libération du langage, mélange des genres ; en poésie, explosion du lyrisme* ; quant au roman, il devient le cadre de l'expression personnelle et un instrument d'exploration du monde extérieur. Le Romantisme s'épuise au milieu du siècle : le triomphe de l'esprit bourgeois (sens des réalités concrètes, importance donnée à l'argent) apporte aux débordements lyriques de sévères limites. Les nouvelles générations littéraires sont en effet « positives », privilégiant le réalisme et le naturalisme. POTELET


Lyrisme : à l'origine, forme de poésie destinée à être chantée avec accompagnement de la lyre. Par la suite, est appelée lyrique toute poésie qui exprime l'émotion et les sentiments de l'écrivain : joies ou déceptions amoureuses, nostalgie du souvenir et d'un passé trop vite enfui, beauté apaisante de la nature dans laquelle on se réfugie, douleur d'avoir perdu un être cher, méditation sur le destin de l'homme, élan religieux, expression d'un engagement politique. POTELET

1820 A. de Lamartine___Méditations poétiques

1822 V. Hugo___Odes

A. de Vigny___Poèmes

1822-44 Ch. Nodier___Contes

1830 V. Hugo___Hernani

1831 V. Hugo___Notre-Dame de Paris

1833-46 Michelet___Histoire de France

1835 A. de Musset Nuits___Lorenzaccio

A. de Vigny___Chatterton

1851 G. de Nerval___Voyage en Orient

1854 G. de Nerval___Les Filles du Feu, Aurélia

1856 V. Hugo___Les Contemplations

1859-83 V. Hugo___La Légende des siècles

1862 V. Hugo___Les Misérables


Le Romantisme est un mouvement de jeunes gens qui, sauf exception, n'ont pas connu l'Ancien Régime. Certains vivent de leur plume, d'autres sont fonctionnaires. Le Romantisme tient ses propres salons autour de ses chefs (Nodier, Hugo). Hugo obtient une audience populaire et durable, c'est une exception.

Au libéralisme de la Monarchie de Juillet, les Romantiques opposent la légitimité du peuple et glissent vers la gauche : idéalistes humanitaires et populaires, ils sont sensibles au malaise social et aux révolutions européennes. L'échec de la Révolution de 1848 signifie la fin de ces espérances. 

Lamartine et Hugo sont les seuls à s'être engagés énergiquement dans la politique. Influencés par les auteurs allemands (Novalis, Hoffmann, Schiller) et anglais (Byron, Shelley), 

les Romantiques se font une idée très haute de l'art et du génie. Le « je » des textes est de plus en plus souvent autobiographique. De plus en plus d'auteurs refusent les règles, les formes et les convenances classiques et désirent transposer dans l'art ce qui est dans la nature même : le laid, l'horrible. Le vocabulaire s'élargit, les jeux de sonorités prennent de l'importance en poésie. La sensibilité fonde une esthétique (Delacroix, Berlioz, Chopin, Lizt).

Les formes littéraires majeures sont le théâtre où les pièces romantiques côtoient les classiques, et la poésie. La littérature fantastique éclôt.
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