Les notions de l’interculturalité

Les notions de l’interculturalité


Les notions


la culture : 

« la culture c’est les comportements » C.L.Strauss.Pour essayer de définir le sens du mot ‘‘culture’’ commençons par citer H. Arendt « toute discussion sur la culture doit d’une manière ou d’une autre prendre comme point de départ le phénomène de l’art. Cependant, si la culture est l’art sont étroitement liés, ils ne sont pas la même chose »

La culture  alors est l'ensemble des connaissances, des savoir-faire, des traditions, des coutumes, propres à un groupe humain, à une civilisation. Elle se transmet socialement, de génération en génération et non par l'héritage génétique, et conditionne en grande partie les comportements individuels.


-le dialogue/la communication interculturel : 

Est un échange de vues ouvert et respectueux entre des individus et des groupes appartenant à des cultures différentes, qui permet de mieux comprendre la perception du monde propre à chacun. Dans cette définition, l’expression "ouvert et respectueux" signifie fondé sur l’égalité des partenaires; "échange de vues" correspond à toute interaction constructive qui révèle des particularités culturelles ; "groupes" recouvre tous les types de collectifs pouvant agir par le biais de leurs représentants (famille, communauté, associations, peuples) ; "culture" comprend tout ce qui est lié aux modes de vies, coutumes, croyances et autres choses qui nous ont été transmis de génération en génération, ainsi que les diverses formes de création artistique ; "perception du monde" signifie les valeurs et les modes de penser. 


- l’acculturation : 

Est l'ensemble des phénomènes qui résultent d'un contact continu et direct entre des groupes d'individus de cultures différentes et qui entraîne des modifications dans les modèles culturels initiaux d’un ou deux groupes. Il ne s'agit donc pas seulement de décrire la perte d'une culture d'origine (déculturation) mais aussi, et peut-être surtout, l'appropriation d'une nouvelle culture. On voit cependant que le phénomène concerne l'immigré confronté à une nouvelle culture et non les influences subies par une culture confrontée à l'immigration. 


- l’enculturation : 

Ou l'apprentissage par un individu de connaissances possédées par son propre groupe. Elle se manifeste notamment lorsqu'un pays enseigne à tous ses habitants, y compris les minorités ethniques, la langue et la culture majoritaire. On comprend ainsi le double danger qui touche à la culture de ces minorités lorsque le pays est lui-même soumis à un processus d'acculturation.


-l’endéculturation : 

Qui désigne la transmission du savoir aux jeunes par les anciens ou la famille. C'est à cette phase initiale de l'enculturation que s'opère souvent les premières phases de fractures entre générations. La tradition jugée dépassée s'oppose à l'attrait pour une culture dominante.


-la transculturation : 

S'opère lorsque des changements se produisent sous l'effet de facteurs internes, sans l'influence notable de contacts extérieurs, c’est aussi le processus qui a lieu lorsqu’un groupe social (communauté) reçoit et adopte les formes culturelles en provenanced’un autre groupe. La communauté finit par remplacer, dans une certaine mesure, ses propres pratiques culturelles.


la transmission culturelle : 

La transmission culturelle a pour fonction essentielle d’humaniser le petit de l’homme, d’en faire un homme à son tour. Aussi, il n’y a pas de société humaine sans transmission culturelle. Parce que l’homme est essentiellement culture et qu’il n’y a de culture que par la volonté de la transmettre d’une génération à l’autre, ce qui s’appelle éduquer. Autrement dit, et pour reprendre une formule célèbre d’Erasme, ‘’on ne naît pas homme, on le devient’’, et on le devient en acquérant le code culturel d’une société particulière, ce qui ne se fait pas sans effort ni sans une certaine dose de contrainte, celle que la société exerce sur l’enfant afin de lui inculquer le code culturel que les adultes, eux, possèdent, du moins en principe.


La déculturation : 

Est une perte de toutes les valeurs de référence, sans assimilation en contre partie de celles des autres. Elle touche les sociétés les plus archaïques, les plus vulnérables, mises en contact brutal avec la culture occidentale.


- l’aliénation : 

C’est la valorisation excessive d’une culture étrangère et de ses productions aux dépens de celles de sa propre culture. C’est aussi placer une langue étrangère au-dessus de la sienne, au point d’abandonner celle-ci. En ce qui nous concerne, il s’agit évidemment de la langue française. On pourrait sans doute dire que cet état est lié à un complexe d’infériorité dont les causes sont connues, un complexe toujours vivant.

-L’assimilation : 

Est une forme d'acculturation, au cours de laquelle un individu ou un groupe abandonne totalement sa culture d'origine pour adopter les valeurs d'un nouveau groupe. Celle-ci n'est qu'une des phases possibles de l'acculturation et, si elle se réalise, elle n'en sera que la phase terminale.


-L’identité : 

Par une singulière équivoque, on cherche à confondre deux notions pourtant bien distinctes : l'identité et l'égalité. L'une réfère aux qualités physiques ou mentales des individus ; l'autre à leurs droits sociaux et juridiques. La première relève de la biologie et de l'éducation ; la seconde de la morale et de la politique. L'égalité n'est pas un concept biologique. On ne dit pas que deux molécules ou deux cellules sont égales’’ François Jacob - Le jeu des possibles – 1981 ‘’Mon identité c’est ce qui fait que je ne suis identique à aucune autre personne’’ Amin Maalouf, les identités meurtrières L’identité c'est ce qui permet d'identifier une personne. On a donc les paramètres morphologiques (qui nous permettent de reconnaitre l'autre), les mesures bio métriques, la séquence ADN. Mais c'est aussi l'ensemble de la personnalité, qui vous permet de reconnaitre quelqu'un a ses écrits par exemple. Or cette personnalité se modifie avec le temps: puisque nous sommes capables d'apprendre, nous nous modifions en fait en permanence; ni tout à fait la même, ni tout à fait un(e) autre ... C'est ainsi que notre identité culturelle, qui peut se résumer à l'ensemble des valeurs auxquelles on attache une grande importance, peut évoluer doucement avec le temps. 

L'identité nationale, est par essence un concept très flou. On pense que pour obtenir et conserver le respect des autres, nous devrions toujours commencer une discussion par les valeurs qui nous sont communes, avant de discuter des points de désaccord. -Autre/Autrui : “Autrui, c’est l’autre, c’est-à-dire le moi qui n’est pas moi” Sartre (L’Etre et le Néant)
“Autrui est le médiateur entre moi et moi-même […] Le Pour-soi renvoie au Pour-Autrui” Sartre (L’Etre et le Néant)“Le moi, devant autrui, est infiniment responsable” Levinas (Ethique et Infini) L'autre est tout ce qui n'est pas moi (un objet, un animal, un homme, etc.). Autrui désigne l'autre en tant que personne humaine et donc en tant qu'alter ego, c'est-à-dire en tant qu'il est un autre moi-même. Autrui est donc à la fois un autre moi, et un autre que moi. C'est cet entrelacement du même et de l'autre en autrui qui fait l'objet d'un questionnement philosophique. Alors, à part les définitions que nous donne la philosophie, l’Autre ou L’Autrui veut dire quelqu’un d’autre qui n’est pas moi. 

L’autre est une différence, une spécificité, une unité à part entière. De là, dans la perspective de l’interculturalité, on parle de l’Autre en tant que culture, l’Autre qui nous est différent est porteur d’une culture différente à la nôtre, partant, on évoque la question du dialogue et de la communication interculturels pour aboutir, avec cet Autre, aux points qui nous réunissent, sinon, seulement, qui nous poussent à s’accepter les uns les autres. 


-La globalisation : 

(ou globalisation pour les anglo-saxons) est le processus d'ouverture de toutes les économies nationales sur un marché devenu planétaire. La mondialisation est favorisée par l'interdépendance entre les hommes, la déréglementation, la libéralisation des échanges, la délocalisation l'activité, la fluidité des mouvements financiers, le développement des moyens de transport, de télécommunication. C’est la définition générale de notion, mais, pour nous, la globalisation doit être comprise dans le champ de la culture, c’est alors la domination d’une seule culture, la culture mondiale sinon, et c’est ce qui est pire, la domination la culture américaine.

De toutes ces notions et bien d’autres dont on n’a pas parlé, on constate que l’interculturalité est tout un palmarès rigide des concepts, des visions, qui tendent à nous former un tout homogène, un seul terme ‘’ interculturalité’. 

Les notions qui se rattachent à l’interculturalité la rendent de plus en plus complexe et, partant, difficile d’être traitée indépendamment d’elles.

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