De la phrase à la phrase simple :

De la phrase à la phrase simple : 

Qu’est-ce qu’une phrase ?

La définition la plus simple et la plus courante qui semble la plus incontestable à première vue est une définition formelle : 

‘’la phrase est une suite de mots délimité par une majuscule et la fin par un signe de ponctuation forte’’.

Cette définition vaut bien entendu pour l’écrit, à l’oral la délimitation est opérée par deux pauses importantes, mais on ne précise pas ce qu’il y a entre les pauses.

A l’oral, le mot n’est pas une unité perceptible et donc on parle de groupes. Mais parler de groupes présuppose que l’on identifie un groupement d’unités:

Ex : Terre la du tourne soleil autour.

Est-ce une phrase ? 

→ C’est pourtant délimité par une majuscule et un point.

Cette définition est donc insuffisante, on propose une définition sémantique de la phrase : 

‘’ c’est une unité plus au moins complexe qui représente l’énoncé complet d’une idée’’.

Ex : Il a neigé ce matin, je suis bloqué chez moi.

Nous avons deux phrases. L’idée exprimée ne peut être déduite de ‘’Il a neigé ce matin : Je suis bloqué chez moi’’. On peut déduire que pour définir la phrase, on tient compte de la forme, du sens et des constituants fondamentaux de cette unité linguistique. Fondamentaux = immédiats

La phrase est définie donc, comme : Une suite organisée de mots, ordonnés suivant certaines règles et qui entretiennent entre eux certaines relations syntaxiques.

L’ordonnancement des mots, leur répartition dans la phrase en fonction des mots voisins des contexte (ce qu’on appelle leur ‘’distribution’’), définit les classes grammaticales, les groupes syntaxiques, les relations entre les groupes définissent les fonctions.

La phrase est donc la plus grande unité qui puisse être décrite par des règles syntaxiques.

- Une phrase est un ensemble de mots de sens cohérent compris entre deux pauses fortes.

- La phrase se définit par des critères prosodiques et morphosyntaxiques.

a. Critères prosodiques :

La phrase se reconnait à sa prosodie et à son isolement par deux pauses : //P//

Elle s’accompagne d’une certaine mélodie appelée intonation.

Considérons la phrase suivante :1- Il est parti.

Selon l’intonation adaptée par le locuteur, l’auditeur reconnaitra une simple assertion ou une question qui lui est posée.

i. La phrase assertive : la voix monte par pilier pour descendre sur la dernière syllabe :

ii. La phrase interrogative : la voix ne cesse de monter et reste en suspens.

iii. La phrase impérative : Partez d’ici !

b. Critère morphosyntaxique :

La phrase est l’unité linguistique de rang 1 supérieur. Elle se définit par le critère morphosyntaxique suivant :

i. Elle est composée de deux syntagmes  le syntagme nominal sujet et le syntagme verbal, ces deux syntagmes en sont les constituants immédiats (obligatoires), c’est-à-dire ces plus grandes unités possibles. Ainsi, la phrase ‘’les ennemis fuient’’ est formée de deux constituants ‘’les ennemis’’ et ‘’fuient’’. 

Le premier est un syntagme nominal sujet appelé sujet (c’est-à-dire le thème de la phrase= de quoi on parle) et le second un syntagme verbal, dont la fonction est celle du prédicat3. (C’est-à-dire le commentaire du thème).

Si l’on représente la phrase par P le syntagme nominal par SN et le syntagme verbal par SV, nous pouvons poser la formule suivante :P = SN + SV

Ces constituants peuvent être définis par un jeu de substitution sur l’axe syntagmatique.

Les éléments ‘’fuient’’, ‘’se sauvent’’ et ‘’parlent’’ sont susceptible d’entrer dans les mêmes constituants.

Il en est de même pour les éléments ‘’les ennemis’’, ‘’les enfants’’ et ‘’les élèves’’. Par contre la substitution d’un élément de la classe des SN à un élément de la classe des SV est impossible.

ii.Les constituants immédiats de la phrase.Sont formés de constituants (ou syntagmes) de rang inférieur. Une phrase est ainsi faite de plusieurs couches de constituants. On peut ainsi décrire la structure de la phrase : ‘’le garçon lit un livre’’ comme la combinaison de deux constituants.

a. Un syntagme nominal sujet (le garçon).

b. Un syntagme verbal (lit un livre)Chacun de ces constituants immédiats est à son tour former de constituants :

• Le syntagme nominal sujet (le garçon) est formé d’un déterminant ‘’le’’ et d’un nom ‘’garçon’’.

• Le syntagme verbal (lit un livre) est formé d’un verbe ‘’lire’’ et d’un syntagme nominal ‘’un livre’’, à son tour formé d’un déterminant ‘’un’’ et d’un nom ‘’livre’’.

P = SN + SV

SN = Dét + nom

Dét = le

Nom = garçon

SV = V+S

NV = lire (lit)

SN = Dét + nom

Dét = un

Nom = livre