La morphologie lexicale

La morphologie lexicale

La morphologie lexicale


La morphologie lexicale concerne la formation des mots dits construits dont il y a deux grands modes: la dérivation et la composition.

A. les procédés de dérivation


La dérivation est la constitution de nouvelles unités lexicales, dites dérivées, par adjonction à une base ou radical d' un affixes, qu'il soit préfixe et/ou suffixe. On distingue différents types de dérivation :

La préfixation ou dérivation préfixale


-L'affixe est à gauche de la base.
-Cette base peut être un nom, un adjectif, un verbe : dés-intégration, dé­figurer.
-Il ne modifie pas la nature de cette base.
-Un préfixe peut présenter des allomorphes : de-, dé-, des-, dés-, dis­
-Etre polysémique: re-donner (répétition), re-formuler (retour au départ d' un processus)...

La suffixation ou dérivation suffixale


-L' affixe est placé à droite de la base.
-Il peut modifier la nature de la base : blanc (adj.), blancheur (nom)
-Il a parfois une valeur diminutive (fille / fillette), péjorative (blanc/ blanchâtre), ou collective feuille/ feuillage).
-Il tend à se spécialiser : - ation (action à partir d' un verbe ou résultat de cette action, - eur (nominalisation à partir d' un verbe donnant un nom d'agent, travailleur) ...

Exemple de suffixes (exti·ait du Code du français courant, Hemi Bonnard, Magnard, 1981, pp.107- 116)

-Formation de noms :

-action : - age (élevage), - ance (alliance), - sion (exclusion)
-résultat de l' action : - age (échafaudage), - ment/ - ement (ameublement), - ure(blessure
-agent, profession : - eur (chanteur), - er (cocher), - ien (musicien)
-collectif : - age (feuillage), D aie (hêtraie )

-Formation de verbes :

-factitifs : - iser (égaliser) diminutif: - iner (trottiner)

-Formation d' adjectifs :

-qualité, caractère, relation : - ain, - al, - eux possibilité : - able, - ible...
-diminutif: - et (trottiner) péjoratif: - âtre (blanchâtre)

La dérivation parasynthétique


On ajoute simultanément préfixe+base+suffixe. (Cf. Riegel, Pellat, Riou!, pp.542 et 545) Ex : en-col-ure, dé-bout-er, ....

La dérivation impropre ou conversion


C'est le passage d'une classe grammaticale à une autre sans modification formelle (nom dérivé d'adjectif, verbe dérivé de nom...) Lorsqu'un terme change de catégorie grammaticale, on parle de recatégorisation grammaticale.

Ex : sourire> le sourire, réel> le réel, une orange> orange...

On parle parfois de dérivation inverse ou régressive quand un nom est dérivé d'un verbe car on l'obtient après disparition de la marque de l'infinitif qui n'est pas considérée comme un suffixe (N appelés alors déverbaux : ce sont des N qui prennent la fonne du radical du verbe). D' un point de vue diachronique le verbe est premier:

Ex : galoper> galop crier> cri visiter> visite travailler> travail

D'un point de vue diachronique, un verbe peut être formé à partir d'un nom : critique> critiquer (même si en synchronie, on observe une forme de dérivation nominal à partir d'un verbe, c'est à dire un déverbal.)

B. Les procédés de composition

Les deux morphèmes d'un mot composé (pomme de terre) peuvent exister à l'état libre (pomme et terre) : ce son donc des mots, qui peuvent aussi servir de bases à des dérivés. Mais lorsqu'ils forment un mot composé, ils sont inséparable et de place fixe (critères de cohésion).

Ils peuvent être reliés par :

juxtaposition/ soudure : portefeuille trait d'union : porte-monnaie préposition : chemin de fer
intervalle typographique (ou blanc)

Ces mots ayant une existence autonome peuvent être :

_des noms : chou-fleur (N+N), amour propre (N +Adj.) ...
_des adjectifs : aigre- doux (adj. +adj.), bienveillant (adv. + paiticipe) des verbes : prendre feu, prendre la fuite, s'en aller...

Le sens d' un mot composé n'est pas l' addition des deux sens des mots qui le constituent : c'est lm sens nouveau.

Mais les deux morphèmes peuvent être également issus de langues mortes. Ils forment alors des composés savants: c'est ce qu'on appelle parfois l’inter-fixation (il y a deux bases, il ne s' agit donc pas de dérivation car auctm morphème n'est un préfixe ; mais ces deux morphèmes ne sont plus autonome en français moderne) (cf. RPR. P550)

-grec : démocratie, misanthrope, anthropophage, anthropologue...
-latin : multicolore, apiculteur
-grec+ latin (composé hybride) : génocide (genos= race+caedere=tuer), sociologie, omnivore...

Certains morphèmes tendent, par leur productivité et leur place, à fonctionner comme préfixe : pyrogravure, pyrotechnique, pyrolyse, pyromane...

C'est le cas des adverbes et des préfixes français qui, ne pouvant fonctionner comme bases, ne sont pas des morphèmes de mots composés mais des préfixes. Exemple de contre : si contresens et contre-allée sont des dérivés par préfixation, contre- offensive est un mot composé (cf. Sancier p.321).



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