Morphologie des noms (Le nombre des noms)


Morphologie des noms (Le nombre des noms)


 Le nombre du nom



En français, on distingue deux nombres : le singulier et le pluriel. La marque du nombre n’affecte que les noms comptables qui présentent la matière comme discontinue (chaise, boîte, stylo). Par contre, les noms compacts référant à des concepts (bonté, amour…) et les noms denses (beurre, thé) ne peuvent être mis au pluriel. S’ils le sont, cela signifie que la matière est envisagée comme discontinue (boire de bons thés). La variation en nombre correspond généralement à un choix motivé par l’idée qu’on cherche à exprimer.

i. Les marques du pluriel

On forme le pluriel des noms simples en additionnant un "s" final à la forme du singulier (un chien/ des chiens). Les noms terminés par "s","z" ou "x" ne changent pas au pluriel (pois ; croix ; nez).

Le pluriel se réalise par l’addition d’un "x" à la place de "s " avec les noms suivants :• Les noms en –eau, –au ou -eu : bateaux, tuyaux, feux à l’exception de landau, sarrau, bleu et pneu qui prennent "s" au pluriel.• Les noms en –ou pour certains noms : bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou.Les noms en al changent al en aux au pluriel (cheval/chevaux) à l’exception d’une liste fermée de 

quelques noms qui ont un pluriel régulier avec "s" : bal, carnaval, chacal, festival, cal, régal, naval, récital, pal, choral

De même les noms en "ail " prennent "s" au pluriel mais bail, corail, émail, soupirail, travail, vantail, vitrail font baux, coraux, émaux, soupiraux, travaux, vantaux, vitraux.

Le pluriel des noms "oeuf, boeuf, os" se caractérisent par la chute de la consonne finale et fermeture de la voyelle : [oe] : [ø] / [boef] : [bø]/ [ ɔs ] : [o].

Certains noms ont deux formes au pluriel. Chaque forme désigne un sens particulier :Aïeul→ aïeuls (le grand-père et la grand-mère) → aïeux (ancêtres)Ciel → cieux (espace où se meuvent les astres, paradis)→ ciels (baldaquin au dessus d’un lit/ partie d’un tableau qui représente le ciel)

ii. Le pluriel des noms composés

Le pluriel de ces noms dépend de leur mode de soudure et de la nature des éléments qui les composent.• Les noms soudés (écrits en un seul mot)Ils forment leur pluriel comme les noms simples : des passeports ; des portemanteaux.Exceptions : bonhomme/bonshommes ; gentilhomme/gentilshommes ; madame/mesdames ; mademoiselle/mesdemoiselles ; monseigneur/messeigneurs ; monsieur/messieurs

• Les noms composés non-soudésOn met au pluriel les noms et les adjectifs seulement du fait qu’ils doivent, selon le bon sens, prendre la marque du pluriel : rouges-gorges ; les autres éléments demeurent invariables :• Adv + N : des contre-attaques• V+V : des savoir-faire• V+Adv : des passe-partout• V+Conj+V : des va-et-vient• Des phrases : les on-dit

Dans d’autres cas, il faut prendre en compte le rapport grammatical que les éléments entretiennent entre eux :• Dans le cas du nom composé de deux noms, si le second (avec ou sans préposition) a valeur de complément, il reste invariable : des arcs-en-ciel/ des timbres-poste.• S’il y a une relation d’équivalence entre les deux noms, ils prennent chacun la marque du pluriel : des portes-fenêtres.• Dans la composition V+N (complément), le verbe demeure invariable et le nom, selon le sens, peut se mettre au pluriel ou rester au singulier : des porte-avions/des couvre-lits (interprétation plurielle) ; des chasse-neige/des brise-glace (interprétation plurielle : neige et glace étant denses ne peuvent se mettre au pluriel)

Les adjectifs « nouveau, premier et dernier » qui, en composition, ont valeur d’adverbe, prennent la marque du pluriel à l’exception de nouveau-nés : nouveaux mariés, les premiers nés, les derniers nés.

iii. Le pluriel des noms propres :

Les noms propres prennent la marque du pluriel dans certains cas :• Noms de peuples : les Espagnoles• Les noms des familles illustres : les Césars ; les Bourbons• Les noms de personnes ayant des talents : les Apollons de la Grèce/ les Pasteurs sont raresLes noms géographiques désignant plusieurs pays, provinces, cours d’eau, etc. prennent la marque du pluriel : les Amériques, les Pyrénées.

iv. Le pluriel des noms empruntés

Les noms empruntés reçoivent un double traitement. Le plus souvent, la langue soutenue garde le pluriel de la langue d’origine, considéré comme une marque d’érudition : un minimum/des minima ; un concerto/ des concerti ; un lied/des lieder

Cependant, il faut noter que l’usage actuel tend à intégrer la forme usuelle du pluriel (s), on dit alors : des concertos/des quiproquos/des spaghettis/des clubs….


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