Morphologie des noms (Le genre des noms)



Morphologie des noms (Le genre des noms)


Le genre des noms

Morphologiquement, le nom est pourvu d’un genre (masculin ou féminin) qui lui est inhérent et varie en nombre (singulier ou pluriel) selon les besoins communicatifs du locuteur.

a- Le genre des noms

A la différence d’autres langues, le français ne connaît que deux genres : le masculin et le féminin, à l’exception du neutre.

Le genre des noms inanimés est arbitraire. Ils sont sans variation, les uns masculins, les autres féminins. Le plus souvent, leur genre est fourni par le lexique et transmis par l’usage. Rien ne motive ainsi le masculin de fauteuil/banc/tabouret face au féminin de chaise.Pour les noms référant à des animés, l’opposition des sexes conduits parfois à une opposition en genre : le père/la mère ; le boeuf/la vache.Les exceptions à ce phénomène sont peu nombreuses : quelques noms féminins (recrue ; estafette ; fripouille ; vigie ; etc.) s’appliquent généralement à des hommes. De même, certains noms masculins (mannequin, laideron, tendron, cordon-bleu…) désignent des femmes.En plus, certains noms d’espèce animale ne possèdent qu’un genre unique pour les deux sexes : une langouste mâle ou femelle.

Nombre de noms désignant des fonctions traditionnellement exercées par les hommes peuvent s’appliquer à des femmes tout en restant au masculin : une femme écrivain, une femme médecin…Enfin des noms des deux genres : modèle, otage, témoin (n.m)/connaissance, personne, vedette, victime (n.f) s’appliquent indifféremment aux deux sexes.

i. La marque lexicale du genre

Pour plusieurs noms constitués par dérivation suffixale, on remarque que la détermination du genre demeure prédictible grâce à la présence d’un suffixe. Ainsi, 

par exemple, tous les noms dérivés en ade/ude, tion et té (noyade, certitude, traduction, bonté, …) sont féminins; ceux en isme/asme, ment et age (militantisme, développement, montage, …) marquant une action sur une base verbale, sont masculins.

L’opposition des genres permet bien, par ailleurs, de distinguer certains homonymes : le voile/la voile ; le livre/la livre.

ii. Marque morphologique du genre féminin

• Addition d’un « e » muet finalL’addition de la marque graphique « e » peut ne pas entraîner de changement de prononciation (ami/amie ; rival/rivale). Mais le plus souvent, il y a modification :La consonne finale, marquée graphiquement au masculin, se prononce au féminin : renard/ renarde ; berger/bergère. Le changement peut provoquer également une modification orthographique : Époux/épouse; loup/louve; chanteur/chanteuse; inspecteur/inspectrice ; chat/chatte ; chien/chienne ; intellectuel/intellectuelle; baron/baronne.

• Addition d’un suffixe :On ajoute à certains noms masculins un suffixe spécifiquement féminin :• Esse : prêtre/prêtresse; poète /poétesse• Ine : speaker/speakerine ; tsar/tsarine

Le suffixe du nom masculin alterne avec un autre au féminin (directeur/directrice) ou disparaît totalement : canard/cane ; compagnon/ compagne ; dindon/dindeLa distinction des genres est parfois marquée par deux mots formés sur des bases lexicales spécifiques. Deux cas se présentent :• Un même radical a donné naissance à deux formes distinctes : roi/ reine (radical latin :reg).• Le genre est marqué par deux mots de radical différent : frère/soeur; gendre/bru ; lièvre/ hase.

L’opposition des genres se manifeste parfois par la seule variation en genre du déterminant des noms dits épicènes : un élève/ une élève ; un artiste/ une artiste ; un concierge/ une concierge.



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