Comment nommer cette littérature ?

Comment nommer cette littérature ?

Comment nommer cette littérature ? 


Jean Sénac en Algérie parlait « d'écriture française », puis de « graphie française », mais « d'expression algérienne ». Un Marocain, K. Basfao, parle de littérature « de langue véhiculaire française » ; un Algérien, A. Lanasri, de « littérature algérienne d'expression arabe mais de langue française ».

On ne veut pas d'allégeance ou d'effusion vers la France, la francité ou la Francophonie et on affirme le souci d'exprimer les spécificités du Maghreb. Interrogé sur cette littérature en mars 1988, André Miquel déclarait au sujet de l'oeuvre de T. Ben Jelloun : « Je crois que c'est une littérature arabe écrite en français. » Naturellement une littérature française est d'abord une littérature écrite en français, disait-il, « mais le problème est de savoir les parts respectives de la France et du monde arabe qui composent cette littérature ». Il y a « une certaine façon d'écrire en arabe transposée en français ».

Adonis disait à Constantine en mai 1990 : « Pour moi il existe des littératures arabes d'expression française, berbère, kurde. »

Il est donc correct de parler de littérature maghrébine de langue française et d'expression maghrébine, ou même des littératures maghrébines selon chaque pays, en sachant aussi que dans des colloques le désir est exprimé « d'une littérature maghrébine sans frontières ».

Mais le Maghreb demeure divers : pluralité des cultures, des langues, des littératures et des tribunes d'expression.
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