Le goût pour la littérature (1914-1940)

Le goût pour la littérature  (1914-1940)


Le goût pour 

la littérature 

(1914-1940)


La société française est bouleversée en profondeur par la guerre de 1914-18. Mais les tendances du XIXe siècle continuent à marquer un grand nombre d'oeuvres. Beaucoup d'écrivains en effet, ne sont séduits ni par les expériences d'avant-garde, ni par l'engagement politique explicite. Ils ne forment pas une école ou un mouvement précis, mais à travers la diversité de leurs attitudes,
quelques préoccupations communes les unissent solidement. Tous tombent d'accord pour affirmer la grandeur de la création littéraire. Tous font aussi de la psychologie du sujet le centre de leur analyse.

Cette célébration de la littérature et de l'individu est en fait une défense contre un sentiment de malaise, plus ou moins avoué, dans une société où la guerre et ses suites font naître des interrogations multiples. À partir des années '30, la plupart de ces écrivains devront opter pour une attitude socio-politique explicite, ou se cantonner dans un refus hautain de s'engager.

1913 Alain-Fournier__Le Grand Meaulnes

1913-27 M. Proust___À la recherche du temps perdu

1922 P. Valéry___Charmes

1924 P. Claudel___Le Soulier de satin

1925 A. Gide___Les Faux-monnayeurs

1927 F. Mauriac___Thérèse Desqueyroux

1930 Colette___Sido

1930 J. Giono___Regain

1932-46 J. Romains___Les Hommes de bonne volonté

1934 M. Aymé___Contes du Chat perché

1935 J. Giraudoux___La Guerre de Troie n'aura pas lieu

1936 G. Bernanos___Journal d'un curé de campagne

H. De Montherlant___La Reine Morte

1938 J.-P. Sartre___La Nausée

1939 A. de Saint-Exupéry Terre des hommes

1942 A. Camus L'Étranger


Deux grands éditeurs dominent le marché : Gallimard et Grasset. Plusieurs revues se créent notamment la Nouvelle Revue Française. Nombre d'écrivains, sans prendre explicitement de positions politiques, entendent dénoncer la médiocrité de la société et de la morale officielle.

Certaines visions idéalistes du monde (J. Romains) et le recours aux « grandes valeurs » sont un antidote contre l'idéologie de la classe au pouvoir, mais aussi contre la poussée de la pensée révolutionnaire

Un classement : les écrivains de la guerre (Barbusse, Céline) ; l’écrivain du divertissement des années folles : J. Cocteau ; les écrivains de la critique sociale et morale : J. Romains, F. Mauriac, G. Bernanos ; les écrivains voués à la création littéraire : M. Jacob, J. Giono, Supervielle, R. Roussel, Alain-Fournier, Colette ; les écrivains voués à l'action : A. Malraux, A. de Saint-Exupéry.

Les poètes, héritiers de Rimbaud et de Mallarmé, pratiquent une poésie affranchie des conventions classiques (vers libres). Le roman prolifère. La biographie et l'essai sont plus fréquents. Dans le théâtre, le texte a plus d'importance que la mise en scène (P. Claudel, H. de Montherlant, J. Giraudoux). À citer, toutefois, parmi les metteurs en scène : Copeau, Dullin et Jouvet.
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